On dit souvent qu’il faut laisser le temps aux jeunes joueurs de se développer et bien qu’il ne s’agit pas d’une course contre la montre, il faut admettre que les espoirs de premier plan réussissent normalement à faire leur marque assez tôt dans le circuit Bettman.
Malheureusement, il y a toujours des exceptions à la règle. En effet, certains de ces espoirs font la pluie et le beau temps durant leur carrière junior ou en Europe, mais une fois dans la LNH, plus rien ne fonctionne.
Dans cet ordre d’idée, je vous propose une liste de 5 joueurs qui, selon moi, sont rendus à la croisée des chemins dans leur quête vers le succès dans la LNH et ce, même s’ils ne sont même pas âgés de 25 ans. Prenez note que l’ordre des joueurs n’a pas d’importance.
Logan Brown (Sénateurs d’Ottawa)
L’attaquant format géant était considéré comme étant un espoir calibre top 10 dans la grande majorité des listes des experts en vue du repêchage de 2016. Plusieurs le voyaient même avec le Tricolore qui, à cette époque, était à la recherche d’un joueur de centre de premier plan. Rappelons que le CH parlait au 9e rang et qu’il avait finalement pris la décision de repêcher le défendeur Mikhail Sergachev.
Cinq ans plus tard, Brown ne s’est toujours pas taillé de poste avec les Sens, même que d’autres espoirs plus jeunes ont réussi à le faire avant lui comme Drake Batherson et Josh Norris. D’ailleurs, Norris a pivoté le premier trio durant toute la saison et il a bien fait avec une récolte de 35 points en 56 rencontres.
Pour revenir à Brown, il semblerait que la marche entre la LAH et la LNH soit trop grande pour lui. En effet, il a connu du succès avec le club-école des Sens avec une moyenne de 0.84 pts par match, soit une récolte de 79 points en 94 rencontres. En revanche, cette moyenne a chuté à 0.30 pts par match dans le circuit Bettman alors qu’il n’a récolté que 9 points en 30 matchs.
Hier, Brown a signé un nouveau contrat avec les Sens pour une durée d’une saison et il s’agira de la saison de vérité pour lui. Avec tous les espoirs de qualité qui s’en viennent chez les Sens, l’organisation ne se gênera sûrement pas pour passer à autre chose et abandonner le projet Logan Brown.
Olli Juolevi (Canucks de Vancouver)
Repêché au 5e rang en 2016, Juolevi devait être le futur défenseur de premier plan à Vancouver. Cinq ans plus tard, l’athlète âgé de 23 ans n’a joué que 23 rencontres dans la LNH et c’est plutôt Quinn Hughes, repêché deux ans plus tard, qui a eu un impact important chez les Canucks.
Évidemment, il est toujours possible pour Juolevi d’éclore cette année, mais l’acquisition d’Oliver Ekman-Larsson ne facilitera pas les choses alors qu’il devra probablement se contenter d’un rôle au sein de la troisième paire à la ligne bleue.
Également, ce qui n’aide pas la cause de Juolevi est le fait qu’il n’a seulement qu’une année pour tenter de remonter dans l’estime des dirigeants des Canucks puisqu’il sera joueur autonome avec restriction à la fin de la saison et s’il n’en montre pas assez, il se pourrait bien que Jim Benning prenne la décision de couper les ponts avec lui… s’il est toujours en poste évidemment.
Nolan Patrick (Golden Knights de Vegas)
Longtemps considéré comme étant le meilleur espoir du repêchage de 2017 par les experts, Nolan Patrick a finalement été réclamé au 2e rang par les Flyers de Philadelphie lors de cet encan. Après deux saisons modestes de 30 et 31 points, tout s’est écroulé pour le produit des Wheat Kings de Brandon. En effet, une sévère commotion cérébrale l’a mis à l’écart pour une saison entière et même s’il a disputé 52 matchs cette saison, ce n’était pas du tout convaincant alors qu’il n’a récolté que 9 points.
D’ailleurs, les Flyers sont déjà passés à autre chose alors qu’ils ont échangé Patrick dans une transaction à trois équipes, leur permettant de mettre la main sur l’excellent défenseur Ryan Ellis. La bonne nouvelle pour lui est qu’il se retrouve dans une formation où la ligne de centre n’est pas spectaculaire donc il a une très belle chance de rebondir et devenir un élément important au sein des Golden Knights. La balle est dans son camp, surtout que Vegas mise sur d’excellents ailiers donc il a les outils nécessaires pour connaître une bonne année. S’il devait connaître une saison ordinaire, il faudra se rendre à l’évidence et accepter que les chances qu’il devienne le joueur projeté par les Flyers lorsqu’ils l’ont sélectionné en 2017 sont pratiquement nulles.
Tyson Jost (Avalanche du Colorado)
Oui, l’Avalanche devrait être encore une fois une des meilleures formations de la LNH et bien qu’on parle beaucoup des MacKinnon, Landeskog, Makar et Rantanen, il y a quand même un joueur qui tarde à faire sentir sa présence sur le plan offensif au sein de l’équipe. Ce joueur, il s’agit de Tyson Jost.
Repêché au 10e rang en 2016, Jost a pulvérisé le circuit de la BCHL en récoltant 104 points en 48 matchs avec la formation de Penticton. Puis, il s’est joint à l’Université de North Dakota, où il a maintenu une moyenne de 1,06 points par match avec une récolte de 35 points en 33 rencontres. Cependant, il n’a toujours pas été en mesure d’avoir un impact offensif aussi important dans la LNH alors qu’il n’a récolté que 89 points en 262 matchs. Évidemment, il n’a pas eu l’occasion de jouer dans le top 6 sur une base régulière, mais il n’a pas fait quoi que ce soit pour mériter cette chance non plus depuis son arrivée dans la grande ligue
La bonne nouvelle pour lui est qu’il a deux ans pour démontrer ce qu’il peut faire offensivement et que le contrat de Nazem Kadri se terminera à la fin de la prochaine saison donc une ouverture pourrait se créer pour lui afin d’obtenir un poste au sein du top 6. Par contre, il devra prouver dès cette année une progression au niveau de son jeu offensif puisqu’il pourrait voir un joueur comme Alex Newhook passer devant lui et lui ravir ce fameux poste de joueur de centre de deuxième trio.
Dylan Strome (Blackhawks de Chicago)
À 24 ans, Dylan Strome semble toujours se chercher dans la LNH. Son séjour en Arizona fut un désastre alors qu’il n’a joué que 48 matchs répartis sur trois saisons et il n’a amassé que 16 points durant cette période. Puis, il a été échangé aux Blackhawks et c’est à ce moment-là que nous avons assisté à son éclosion. Enfin, c’est ce que nous pensions.
En effet, il a récolté 51 points en 58 matchs à sa première saison avec les Hawks, mais il n’a fait que régresser depuis cette campagne. Dès la saison suivante, il a vu sa moyenne de points par match passer de 0,88 à 0,65 (38 pts en 58 parties) et ensuite, il a frappé un mur l’an dernier avec une mince récolte de 17 points en 40, soit une moyenne de 0,43 pts par match. Bref, sa moyenne de point par match a chuté de moitié en l’espace de deux saisons seulement.
Cette saison sera très importante pour lui puisqu’il s’agit de la dernière année de son contrat. Les Hawks ont procédé à des changements importants au sein de l’équipe avec les acquisitions de Seth Jones et Marc-André Fleury et l’espoir semble renaître au sein de cette organisation après trois exclusions des séries lors des quatre dernières années. Strome doit profiter de ce « hype » pour connaître une grosse saison et ainsi démontrer à nouveau qu’il peut être ce joueur projeté par les Coyotes lorsqu’ils l’ont choisi au 3e rang du repêchage de 2015.
Crédit photo : Associated Press