Cinq joueurs qui attendent toujours leur tour

Ils ont un talent que personne ne peut négliger, mais pour des raisons spécifiques, ils ne sont pas en mesure de faire le saut dans la grande ligue. Pour certains, ce n’est qu’une question de constance ou de maturité et pour d’autres, il n’y a tout simplement pas de place pour eux.

Dans certains cas, on aurait pu miser un bon vieux deux dollars en papier que c’était finalement leur année, mais ils n’ont pas survécu à la dernière vague de coupures lors du camp d’entraînement donc ils doivent à nouveau se contenter de jouer dans la Ligue américaine. Voici cinq espoirs qui doivent commencer à trouver le temps long. À noter que ce n’est pas un palmarès donc l’ordre n’a pas d’importance dans cet exercice.

Petr Mrazek (Red Wings de Détroit)

Personnellement, je croyais que c’était le moment de donner une promotion au gardien tchèque qui a collectionné les honneurs depuis quelques années, dont la Coupe Calder en 2012-2013. Lors de cette conquête, Mrazek avait maintenu une très bonne moyenne de buts alloués de 2,13 en 24 rencontres et le plus impressionnant dans tout ça est que c’était sa première saison dans la Ligue américaine. La saison suivante dans ce même circuit, ses statistiques ont encore retenu l’attention puisqu’en 32 départs, il a maintenu une moyenne de buts alloués de 2,10 et son taux d’efficacité était de .924.

Mrazek n’a pas mal fait non plus dans le circuit Bettman malgré sa fiche de 2-4-0-. Il faut dire que dans la majorité des matchs où il a subi la défaite, son attaque l’avait carrément laissé tomber. Comment peux-tu avoir une fiche aussi ordinaire lorsque tu n’accordes même pas deux buts (1,74) par match? Le problème n’était certainement pas devant le filet.

Malgré tout, les Wings ont pris la décision de garder le gardien suédois, Jonas Gustavsson. Il faut avouer qu’ils ont raison de le faire puisque Gustavsson a connu une très bonne saison l’an dernier avec une fiche de 16-5-4. Cependant, les Wings amorcent tranquillement un virage jeunesse avec l’émergence de Tomas Jurco, Tomas Tatar et Gustav Nyquist donc je n’aurais pas détesté l’ajout de Mrazek à cette liste. Une chose est sûre, ce n’est qu’une question de temps avant de voir l’ancien des 67’s d’Ottawa dans la LNH puisqu’il démontre de belles choses et il n’a que 22 ans.

Ryan Spooner (Bruins de Boston)

Le choix de deuxième tour des Bruins en 2010 avait laissé une belle carte de visite à Claude Julien l’an dernier. En 23 matchs, Spooner n’a pas réussi à inscrire son premier but dans la LNH, mais il avait tout de même récolté 11 mentions d’aide en plus de maintenir un différentiel de +6.

L’ancien du Sting, des Petes et des Frontenacs dans la OHL amorce sa troisième saison dans la LAH et il devrait encore une fois faire partie des meilleurs pointeurs de son équipe. À sa saison recrue, il avait amassé 57 points et son plus proche poursuivant était Carter Camper avec 47. Il avait également ajouté cinq autres points à sa fiche en douze rencontres. La saison suivante, il avait terminé au quatrième rang de son équipe avec 46, mais il n’a joué que 49 rencontres. Malgré tout, c’est lui qui avait le meilleur ratio de points par rencontre avec 0.93 par match. En séries, il avait marqué six buts en plus de se faire complice sur neuf autres buts des siens en douze matchs.

Ce qui n’aide pas Spooner, c’est la profondeur dont Claude Julien dispose à l’attaque. La position naturelle de l’athlète de 22 ans est au centre et l’équipe possède déjà de très bons joueurs de centre en David Krejci, Patrice Bergeron et Gregory Campbell. C’est sans doute ce qui explique la décision de l’équipe qui a préféré garder Seth Griffith au lieu de Spooner puisque Griffith est un ailier et que e départ de Jarome Iginla a laissé un poste vacant à cette position.

Sven Baertschi (Flames de Calgary)

L’attaquant suisse a fait la pluie et le beau temps dans la WHL avec les Winterhawks de Portland. En deux saisons là-bas, il a inscrit un total de 67 buts en plus d’ajouter 112 mentions d’aide en 113 rencontres. Lors de sa dernière année junior, il a même obtenu un essai de cinq matchs avec les Flames et il a très bien fait en inscrivant trois buts en cinq matchs. Cependant, il n’a pas été en mesure de confirmer son poste avec l’équipe au cours des dernières années.

Il a fait la navette entre la LNH et la LAH et pourtant, au point de vue offensif, Baertschi n’était pas si mauvais. Si on combine les 51 matchs auxquels il a pris part dans le circuit Bettman, il a totalisé 24 points, dont huit buts. Ce n’est pas si mal, mais son problème est plutôt dans son ardeur au travail. La saison dernière, Bob Hartley l’avait laissé de côté à plusieurs reprises puisqu’il n’aimait pas son intensité et qu’il ne travaillait pas assez.

C’est dommage pour lui puisque les Flames sont en pleine reconstruction et ils on besoin d’un joueur comme lui pour redresser la barre, mais il ne semble pas réaliser qu’il a un poste sur les deux premiers trios presque assuré s’il travaillait juste un peu plus.

Austin Watson (Prédateurs de Nashville)

Gros bonhomme, capable de générer de l’offensive, tous les atouts sont là pour le voir passer au prochain niveau. Lors de ses deux saisons complètes dans la LAH, Watson a toujours fini dans le top 3 des meilleurs pointeurs de son équipe. En 2012-2013, il avait totalisé 37 points en 72 matchs à sa saison recrue avant d’ajouter 46 points la saison suivante en 76 matchs. Il a également pris part à six matchs dans la grande ligue et il a même inscrit son premier but dans la LNH.

Watson avait probablement plus de chance de faire l’équipe avant le premier juillet qu’au camp d’entraînement. David Poile a enchaîné les signatures de joueurs de centre avec Mike Ribeiro, Olli Jokinen et Derek Roy alors que l’équipe avait déjà Colin Wilson et Craig Smith qui peuvent jouer à cette position. Disons que les chances de Watson de percer la formation ont drastiquement diminué lorsque tous ces vétérans ont accepté de se joindre aux Preds. Heureusement pour lui, la durée des contrats est courte donc il peut toujours espérer faire l’équipe l’an prochain

Brandon Gormley (Coyotes de l’Arizona)

Choisi 13e au total en 2010 par les Coyotes, Gormley a été très solide lors de son stage junior avec les Wildcats de Moncton et lors de la dernière saison, il avait été échangé aux Cataractes de Shawinigan avant de soulever la Coupe Memorial quelques mois plus tard. Depuis ses débuts dans la LAH, Gormley apporte sa contribution à l’attaque avec des saisons de 29 et 36 points. Cependant, c’est très laborieux en défensive et c’est sans doute la raison pour laquelle il ne porte pas encore un chandail des Coyotes à temps plein. Si on combine ses deux premières saisons et ses cinq rencontres disputées depuis le début de la campagne 2014-2015, le défenseur de 22 ans affiche un cumulatif de -31.

Pourtant, il a joué cinq rencontres l’an dernier dans la LNH et son différentiel était de +4. Est-ce que Gormley en arrachait autant que ça en défensive ou si c’était son équipe qui ne l’aidait pas à le faire mieux paraître? La réponse est B. La saison dernière, les Pirates ont accordé 284 buts, soit le plus haut total dans la LAH et la saison précédente, Portland se situait dans le milieu du classement, mais encore une fois, l’équipe a accordé trop de buts avec 233. Difficile d’avoir un bon différentiel quand ton équipe est aussi généreuse.

Ils ont encore du temps, mais pas tant que ça!

C’est évident que de jeter immédiatement la serviette sur ces joueurs serait une grave erreur, car la majorité de ceux-ci n’ont que 21 ou 22 ans. Cependant, ils ne doivent pas trop tarder à démontrer des signes positifs puisque les jeunes font leur place de plus en plus tôt dans la LNH donc tu peux perdre ta place assez rapidement.

Crédit photo : Ted Rhodes/Calgary Herald

@MaximeDuquet

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