ÉCJ : Là où Zachary Bolduc a peut-être raison

Depuis que Hockey Canada a procédé aux coupures afin de bâtir l’alignement final en vue du championnat du monde de hockey junior, les discussions sur les réseaux sociaux sont nombreuses concernant la place des joueurs de la LHJMQ au sein de l’équipe canadienne.

Puis, l’attaquant des Remparts de Québec, Zachary Bolduc, a ajouté une couche alors qu’il a mentionné dans les médias que les joueurs québécois partent avec deux prises contre eux lorsqu’ils se présentent au camp et qu’il n’a jamais eu la chance de démontrer ce qu’il pouvait faire.

Cela dit, je ne veux pas revenir spécifiquement sur les déclarations de Bolduc en ce qui concerne le possible traitement infligé aux joueurs québécois, mais je suis d’accord avec ce que nous pouvons lire entre les lignes dans ses déclarations, c’est-à-dire que dès le départ, les dés semblent être pipés et ce, peu importe la provenance du joueur. La preuve la plus évidente est le cas Jordan Dumais. Il est de loin le meilleur attaquant de la LHJMQ cette saison, il a connu deux bons matchs contre les étoiles universitaires, mais Hockey Canada décide tout de même de le retrancher et la raison qu’on lui a donné selon le journaliste Kevin Dubé est son âge.

Pourquoi alors Hockey Canada l’a invité au camp? Ce n’est pas comme s’il ne savait pas que Dumais était âgé de 18 ans. Cela donne l’impression que Dumais a littéralement perdu son temps au camp de l’équipe et que peu importe ce qu’il aurait fait dans les matchs contre les étoiles universitaires, son sort était déjà décidé. Et pour ceux qui mentionnent qu’il s’agit d’une belle expérience pour le jeune, je suis pas mal certain qu’il en sort plus frustré que grandi. Il a tout fait pour mériter une place au sein de l’équipe, mais on le retranche pour une raison qu’il n’aurait jamais pu contrôler. Oui, il sera sans aucun doute l’an prochain, mais je ne comprends pas la pertinence d’inviter autant de joueurs s’ils n’ont pas de réelles chances de faire l’équipe. De toute façon, les dirigeants ont fait leurs devoirs bien avant le camp donc ils connaissent pas mal déjà les forces et les faiblesses des joueurs.

Une autre raison pour laquelle les décisions semblent être prises d’avance est qu’il est impossible d’évaluer chaque joueur dans toutes les situations du jeu en seulement deux matchs hors-concours et quelques pratiques. Dans le cas de Bolduc, on sait qu’il s’agit d’un joueur offensif, mais jamais il n’a été placé en avantage numérique. De plus, il n’a pas pu prouver qu’il pouvait jouer en désavantage numérique afin de décrocher une place au sein de l’équipe dans un rôle plus défensif. Bref, un autre joueur qui semble avoir perdu son temps au camp.

Afin de mettre les choses au clair, je ne mentionne pas que Bolduc et Dumais auraient dû faire l’équipe. Il est fort possible que les joueurs sélectionnés méritaient vraiment leur place. Le point que je veux amener est plus de remettre en question l’utilité de faire un camp d’entraînement quand on invite des joueurs, qu’ils soient québécois, ontariens, des gars de l’ouest ou des Maritimes,  qui ne semblent pas être dans les plans dès le départ ou qu’on n’évalue pas adéquatement les joueurs en les faisant jouer dans toutes les situations de jeu pour voir qui sort réellement du lot.

Crédit photo : Érick Labbé / Le Soleil