Il faut se mettre à l’évidence. À moins d’un miracle, tout porte à croire que les partisans à Montréal n’auront pas droit à des matchs éliminatoires cette saison pour la première fois depuis 2012.
C’était évident que l’ère Marc Bergevin n’allait pas être toujours rose et là, le DG du CH a le mandat de désamorcer la première alerte rouge depuis qu’il est en poste avec l’organisation. Le plus triste dans tout ça, c’est que trop de gens pensent qu’il reste dans son bureau avec les bras croisés et qu’il regarde le navire bleu-blanc-rouge couler tranquillement.
Je ne suis pas un insider comme Bob McKenzie, Elliotte Friedman ou Darren Dreger. Je n’ai pas accès aux coulisses de la LNH. Par contre, je refuse de croire que Marc Bergevin n’est pas actif sur son téléphone et je ne peux pas croire qu’il n’est pas en train de se casser le bicycle pour essayer de sortir son équipe de la misère. Ce que les gens ne semblent pas comprendre, c’est que les négociations ne fonctionnement pas comme le jeu NHL 16, où tout ce que tu as à faire, c’est de choisir les joueurs, appuyer sur X et tu as une réponse instantanée. Les négociations peuvent prendre beaucoup de temps et souvent, elles n’aboutissent pas à quelque chose de concret au final.
Une autre chose qu’il ne faut pas négliger est le fait que Bergevin n’a pas le plus gros bout du bâton lorsqu’il négocie avec les autres DGs. Ses 29 homologues savent très bien qu’il est dans le pétrin et il n’est pas question pour eux de lui faire une faveur même qu’au contraire, ils veulent probablement tenter d’aller soutirer le maximum d’éléments en retour, ce qui n’aide pas plus Bergevin en bout de ligne. Le hockey est une business comme on dit.
Lorsque Bergevin a mentionné dans son point de presse qu’il était difficile d’effectuer une transaction, je n’ai pas le choix de dire que je le crois. Si on exclue les transactions impliquant des joueurs de location, il est très rare de voir une équipe faire des changements majeurs en plein milieu de la saison. La majorité des grosses transactions se font lors de la saison morte. Parlez en à Jim Nill des Stars. Trois étés, trois transactions majeures. On peut également citer la transaction de Bobby Ryan qui s’est faite durant le mois de juillet.
La seule transaction majeure qu’on a eu droit durant depuis le mois d’octobre fut celle entre les Blue Jackets de Columbus et les Prédateurs de Nashville. Le timing pour les deux équipes était parfait. Nashville avait besoin d’un centre numéro un afin de lutter pour une place en séries alors que les Jackets avaient besoin d’un défenseur droitier pour jouer sur la première paire. Johansen contre Jones, voilà c’est réglé. Il est bien rare que les astres soient aussi bien alignées pour les deux équipes.
À quoi s’attendre à la date limite de transaction?
Personnellement, je ne m’attends pas à grand chose de la part de Bergevin. Seulement 5 joueurs sont libres comme l’air à la fin de la saison : Dale Weise, Tomas Flesichmann, Paul Byron, Tom Gilbert et Ben Scrivens. Parmi ce lot, Weise pourrait certainement intéresser quelques équipes. Flesichmann pourrait aussi trouver preneur, mais dans le cas des trois autres joueurs, il serait très surprenant qu’ils soient échangés.
Chez les joueurs avec des contrats à plus longue durée, je ne m’attends pas à du mouvement de personnel avant cet été. Comme je l’ai mentionné plus haut, c’est plus facile pour les DGs de bouger des plus gros contrats lors de la saison morte. Qui pourrait partir? On a tous notre propre opinion à ce sujet, mais une chose est sûre, le CH doit revenir l’an prochain avec un nouveau visage à l’attaque. Trop de joueurs ne sont pas assis à la bonne chaise présentement et cela explique en partie les déboires du Tricolore.
Le cas Michel Therrien
Je l’admets, je ne suis pas un partisan de Michel Therrien et je souhaite qu’il soit congédié à la fin de la saison. Toutefois, ce n’est pas juste Michel Therrien le problème. Oui, il gâte souvent ses vétérans même quand ils jouent comme des pieds et il laisse pourrir ses jeunes sur le 4e trio ou dans les estrades. Oui, il gère très mal le dossier Alex Galchenyuk et là, on parle de l’échanger.
Par contre, le plus gros problème, c’est la mentalité du club au grand complet. Depuis des années, peu importe l’entraîneur, on dirait que le CH est toujours une équipe qui se défend avant d’attaquer, surtout en séries. Même si elle ne veut pas l’avouer publiquement, le gardien a toujours été l’élément principal du plan de match, que ce soit avec Huet, Halak ou Price.
J’aimerais ça un jour voir un CH beaucoup plus offensif et spectaculaire. De toute façon, gagner un match 5 à 3 donne le même nombre de points au classement qu’une victoire de 3-1. Laissez les joueurs s’exprimer sur la glace et les résultats viendront et du même coup, cela rehausse la qualité du spectacle.
Contrairement aux partisans et aux médias, je ne critiquerai pas le travail de Marc Bergevin, du moins, pas pour l’instant. La saison 2015-2016 est son premier gros test en tant que DG d’une franchise de la LNH donc donnons la chance au coureur, surtout qu’il n’est seulement qu’à sa quatrième année à ce poste et que c’est le premier véritable obstacle depuis sa jeune carrière.
Crédit photo : The Canadian Press