Le triste échec des Coyotes de l’Arizona

Il y a quelques années seulement, les experts s’entendaient pour dire que les Coyotes de l’Arizona misaient sur une relève intéressante et qu’il ne s’agissait qu’une question de temps avant que le directeur général de l’équipe, John Chayka, ait une équipe compétitive sur la glace.

Toutefois, au moment où j’écris ces lignes, la troupe de Rich Tocchet est la quatrième pire équipe de l’Ouest dans le circuit Bettman et surtout, la 30e pire offensive de la ligue.

Pourtant, les Coyotes avaient plusieurs noms intéressants dans leur banque d’espoirs : Clayton Keller, Max Domi, Anthony Duclair, Lawson Crouse, Dylan Strome, Brendan Perlini, Christian Dvorak et j’en passe… Cependant, la réalité est que dans cette longue liste, seul Keller s’est établi comme étant un joueur important au sein de l’équipe et pire encore, il y en a quelques uns qui ne sont même plus dans l’équipe et qu’ils pourraient faire regretter la décision de Chayka de les avoir échangé.

L’exemple qui saute aux yeux est celui de Max Domi. Limité à un rôle d’attaquant de troisième trio l’an dernier, l’ancien choix de premier tour des Coyotes en 2013 semble bien s’y plaire avec sa nouvelle équipe puisqu’il a déjà marqué plus de buts en 25 matchs avec le Tricolore cette saison que son total de l’an dernier. De plus, il affiche une moyenne d’au moins un point par rencontre depuis le début de la saison. Pendant ce temps, Alex Galchenyuk fait un travail honnête alors qu’il a récolté 10 points en 17 matchs, mais il a déjà été muté à l’aile alors que le DG des Coyotes était convaincu que son nouvel attaquant était un joueur de centre et ce, même si le Tricolore avait indiqué publiquement que son choix de premier tour en 2012 n’avait pas ce qu’il fallait pour être un centre dominant dans la LNH.

Évidemment, il faudra attendre quelques années avant de pouvoir faire une comparaison plus juste entre les deux joueurs, mais parions que présentement, Marc Bergevin et les partisans du CH ne doivent pas s’ennuyer de Chucky.

Le fameux cas de Dylan Strome 

Cependant, le cas qui me donne bien des maux de tête est celui de Dylan Strome. On dirait que les Coyotes n’avaient pas pleinement confiance en lui malgré son talent indéniable. Oui, le produit des Otters d’Erie n’a pas été en mesure de démontrer qu’il pouvait produire sur une base régulière dans la LNH, mais ce qui m’a le plus choqué c’est la déclaration de Chayka après avoir effectué la transaction avec les Blackhawks de Chicago il y a quelques jours.

”Il y a une différence entre la patience et l’espoir. Ce n’est pas avec ce dernier que nous bâtissons une organisation.”

Quelqu’un peut rappeler à M. Chayka que Strome n’est âgé que de 21 ans et qu’il n’a disputé qu’une seule saison chez les professionnels? D’ailleurs, sa première saison dans la LAH fut très intéressante alors qu’il a récolté 53 points en 50 matchs donc où était l’urgence de le voir réussir dans la LNH? Ce n’est pas comme si l’équipe était tout près de devenir des aspirants à la Coupe Stanley…

Cela dit, les Blackhawks ont pris la décision de jumeler Strome avec Patrick Kane dès son premier match et résultat, il a récolté deux points malgré la sévère correction des Hawks subie contre les Golden Knights. Je vous accorde que l’échantillon est extrêmement petit, mais le point que je veux faire valoir ici est que les Hawks le placent déjà dans une situation plus intéressante en seulement une rencontre que les Coyotes l’ont fait depuis qu’ils l’ont repêché en 2015.

En plus de Strome, ils ont offert un autre ancien choix de premier ronde de l’équipe, soit Brendan Perlini, pour obtenir les services de Nick Schmaltz. Ils ont donc jeté la serviette sur deux de leurs choix de première ronde pour obtenir un attaquant qui devrait faire une cinquantaine de points par saison.

Bref, le mot que nous pouvons utiliser pour décrire la situation actuelle des Coyotes est ”échec”. L’équipe souhaitait bâtir des bases solides via le repêchage, mais jusqu’à maintenant, il faut admettre que le développement des espoirs n’a pas été fructueux et nous pouvons le constater assez rapidement lorsque nous jetons un oeil sur le top 9 de l”équipe selon le site DailyFaceoff.com :

Nick Schmaltz (transaction) – Alex Galchenyuk (transaction) – Clayton Keller (repêché)
Richard Panik (transaction) – Derek Stepan (transaction) – Vince Hinistroza (transaction)
Michael Grabner (joueur autonome) – Brad Richardson (joueur autonome) – Christian Fischer (repêché)

Seulement deux attaquants du top 9 sont de réels produits de l’équipe et un seul nom de la liste mentionnée au début de l’article figure au sein des trois premiers trios…

Hayton le sauveur?

Espérons pour eux qu’ils seront en mesure de bien développer leur nouveau joyau, Barrett Hayton, alors que ce dernier ne figurait sur aucun top 5 des experts lors du repêchage de 2018, mais cela n’a pas empêché les Coyotes de le choisir au 5e rang. En revanche, on répète souvent que le repêchage n’est pas une science exacte et il se pourrait très bien que Hayton devienne un joueur vedette en Arizona.

Chose certaine, il faudra que l’organisation soit plus efficace au niveau du développement pour que cela se produise puisque jusqu’à maintenant, la feuille de route des hommes de hockey en charge de faire progresser les jeunes joueurs chez les Coyotes n’est pas très impressionnante.

Crédit photo : Jeffrey T. Barnes/AP

@MaximeDuquet