Une route sans issue pour Mattias Norlinder?

Considéré comme étant un des espoirs les plus intrigants du CH lors des dernières années, il semblerait que l’étoile de Mattias Norlinder soit en train de pâlir de plus en plus et il est légitime de se demander s’il sera en mesure de jouer à temps plein avec le CH un jour.

Âgé de 22 ans, le Suédois qui avait été un choix de troisième tour du Tricolore en 2019 semble avoir beaucoup de difficulté à s’ajuster au hockey nord-américain et les lacunes qui avaient été ciblées dans le passé ne semblent pas vouloir disparaître. J’ai discuté brièvement avec le descripteur des matchs du Rocket de Laval, Anthony Marcotte, et voici ce qu’il avait à me dire au sujet de Norlinder relativement à son jeu en début de saison :

« De beaux flashs offensifs, mais pour le reste… Sa prise de décision est déficiente dans son territoire et il manque de chien. Il est souvent coupable de bourdes à la ligne bleue adverse. Bref, il place son équipe dans le trouble souvent. »

Lorsqu’il est arrivé en Amérique du Nord, c’était sensiblement le même rapport que les évaluateurs de talent avaient dressé à  son sujet. On sait qu’il est capable de créer des choses offensivement, mais ce qu’il l’empêche de devenir un défenseur de confiance au sein d’une équipe est le fait qu’il est beaucoup à risque dans son territoire.

Évidemment, on ne parle que de 10 rencontres, mais ce qui suit m’inquiète davantage dans son cas.

Déjà dépassé dans la hiérarchie par un joueur sorti des rangs universitaires et un joueur non repêché

Ce qui m’inquiète surtout dans le cas de Norlinder est le fait qu’il se fait constamment dépasser par les autres espoirs à la ligne bleue de l’équipe. Depuis qu’il a signé son contrat avec le Tricolore en 2021, trois défenseurs sont passés devant lui dans la hiérarchie de l’équipe : Kaiden Guhle, Jordan Harris et Arber Xhekaj.

Dans le cas de Guhle, il s’agit d’un choix de première ronde donc cela peut s’expliquer, surtout qu’il a connu une saison incroyable dans la WHL l’an dernier. Cependant,  dans les cas de Harris et Xhekaj, on parle d’un joueur sorti tout droit des rangs universitaires et d’un joueur jamais repêché qui vient tout juste de finir sa carrière junior. Je vous rappelle que Norlinder a des matchs dans la SHL, donc avec des hommes, derrière la cravate. En principe, il est celui qui aurait dû se tailler une place avec le CH en premier en raison de son expérience au niveau professionnel. Est-ce que l’adaptation au hockey nord-américain est si difficile pour lui? C’est possible.

Ce qui peut le sauver : son offensive, mais…

Ce qui peut faire en sorte qu’il puisse se tailler une place avec le CH, c’est le fait qu’il est le seul parmi tous les espoirs du CH à la ligne bleue et même parmi les défenseurs actuels de l’équipe à avoir des habiletés hors pair pour mener un avantage numérique. Il possède une belle mobilité, un bon tir et de bonnes mains et s’il a un peu d’espace, il sera en mesure de créer des choses offensivement. Cela dit, il doit démontrer qu’il peut produire chez les professionnels. Présentement, Norlinder n’a toujours pas touché la cible en 10 matchs cette saison à Laval et il a récolté quatre mentions d’aide. Il en faudra un peu plus pour attirer l’attention de Kent Hughes et de Jeff Gorton.

D’un autre côté, il doit vraiment démontrer une amélioration significative en défensive également s’il souhaite jouer dans la LNH. Il est évident que la formation montréalaise va préférer un défenseur qui a peut-être moins d’offensive dans son jeu, mais qu’il peut être envoyé dans la mêlée sans avoir peur que le joueur commette trop de revirements. S’il peut s’améliorer de façon considérable dans cet aspect de son jeu, Norlinder pourrait peut-être devenir un défenseur numéro 5 ou 6 chez le CH avec du temps de jeu en avantage numérique. En revanche, s’il ne fait que démontrer qu’il peut créer des choses offensivement et qu’il continue à être vulnérable dans sa zone, il écoulera les deux dernières années de son contrat et il retournera probablement en Suède.

La balle est dans son camp, mais ça ne sera pas simple de déloger les jeunes défenseurs actuels de l’équipe, surtout que d’autres arrières tenteront également d’obtenir un poste avec le Tricolore dans les prochaines années dont Justin Barron, Jayden Struble, Logan Mailloux, Nicolas Beaudin et William Trudeau pour ne nommer que ceux-là.

Crédit photo : Twitter Canadiens de Montréal