Lors de son point de presse il y a quelques semaines, Marc Bergevin a confirmé aux journalistes ainsi qu’aux partisans qu’il ne dérogerait pas de son plan, soit de bâtir son équipe grâce au repêchage. Quelles pièces ajoutera-t-il à son casse-tête?
Les choix
1re ronde : choix de MTL
2e ronde : aucun
3e ronde : choix de MTL
4e ronde : aucun
5e ronde : choix du COL
6e ronde : choix de MTL
7e ronde : choix de MTL
Les tendances entre 2010 et 2014
Lors des cinq dernières années, le CH s’est surtout concentré sur l’attaque. Depuis le repêchage de 2010, le Tricolore a repêché 32 espoirs, dont 20 attaquants et il faut mentionner que 5 des 10 défenseurs repêchés au cours de cette période proviennent de la cuvée de 2011. Pour compléter le portrait, le CH a ajouté deux gardiens lors des trois dernière années, soit Zachary Fucale et Hayden Hawkey.
Ceux qui mentionnent que le CH ne repêche pas assez au Québec, sachez que depuis les cinq derniers repêchages, la LHJMQ est la ligue qui a fourni le plus d’espoirs à la Sainte Flanelle avec un total de huit. La WHL (6 choix) et les États-Unis (5 choix) sont également deux circuits populaires au sein de l’organisation montréalaise. Bref, la OHL est une ligue très ignorée par la direction du Tricolore avec trois sélections, dont deux lors du repêchage de 2012. À noter que les six derniers choix de première du CH ont joué, avant ou après, leur année de repêchage dans la LCH donc le Tricolore semble vouloir que leurs espoirs de premier plan se développent au Canada.
En Europe, il n’y a aucun doute que la Suède est dans la mire du CH, surtout depuis le début de l’ère Marc Bergevin. Le DG du CH ainsi que son équipe de recruteurs n’ont pas hésité à choisir des Suédois dès les premières rondes avec les sélections de Sebastian Collberg (2e ronde en 2012) et Jacob De La Rose (2e ronde en 2013) et ils ont également ajouté Erik Nystrom en 2012. Sous l’ère de Bob Gainey, les Suédois étaient plutôt sélectionnés dans les rondes tardives comme le témoignent les additions de John Westin (7e ronde en 2010) et Magnus Nygren (4e ronde 2011) dans la banque d’espoirs. Parmi les autres sélections européennes, on retrouve Artturi Lehkonen (2e ronde en 2013) de la Finlande et Daniel Pribyl (6e ronde 2011) de la République Tchèque.
Pourcentage de réussite
Entre les repêchages de 2010 et de 2012, seulement quatre espoirs ont vu de l’action dans le circuit Bettman, soit Jarred Tinordi, Brendan Gallagher, Nathan Beaulieu et Alex Galchenyuk et lorsqu’on regarde leur production offensive, c’est le choix le plus tardif parmi les quatre qui a récolté le plus de points. Depuis son arrivée dans la LNH, Gallagher a touché le fond du filet à 58 reprises en plus d’ajouter 58 mentions d’aide à sa fiche en 207 matchs. Galchenyuk le suit de près avec une récolte de 104 points, dont 42 buts en 193 rencontres. Bref, seulement 22% des sélections ont réussi à jouer au moins un match dans la LNH.
Toutefois, malgré les insuccès entre les repêchage de 2010 et de 2012, l’organisation peut se consoler avec la cuvée de 2013. Sven Andrighetto a connu un départ canon en inscrivant trois points à ses trois premiers matchs dans la grande ligue, mais il a du se contenter de sept ou huit minutes par rencontre par la suite sur un 4e trio. Le Suisse de 22 ans aura joué un total de 12 rencontres dans l’uniforme bleu-blanc-rouge. De son côté, Jacob De La Rose semble s’être taillé un poste pour de bon avec l’équipe alors qu’il a disputé 33 rencontres en plus des séries et il a marqué quatre buts en plus de se faire complice de deux autres filets. Toujours dans la cuvée de 2013, il faut s’attendre à voir Michael McCarron, Artturi Lehkonen, Zachary Fucale et Jérémy Grégoire jouer au moins un match dans le circuit Bettman. Dans le cas de Connor Crisp, son potentiel est beaucoup moins certain que les noms mentionnés ci-haut et alors que celui de Reway, tout va dépendre de s’il a l’intention de revenir en Amérique du Nord ou non.
Dans la cuvée de 2014, il est encore trop tôt pour juger, mais nous pouvons gager un petit deux dollars que Nikita Scherbak jouera au moins un match dans la LNH.
Les besoins
Même si le CH a connu du succès au cours des dernières années, on peut tout de même identifier au moins deux failles dans l’alignement de Michel Therrien.
Tout d’abord, il faut absolument trouver un marqueur naturel pour épauler Max Pacioretty. Malgré tous les attaquants repêchés au cours des dernières années, la majorité sont des fabricants de jeu. Aucun n’aspire à être un marqueur régulier de 25-30 buts dans la LNH.
La deuxième faille est la ligne de centre. Le CH ne soulèvera pas la Coupe Stanley avec David Desharnais et Tomas Plekanec comme deux premiers centres. Montréal a besoin d’un vrai centre numéro un surtout si l’organisation s’obstine à garder le talentueux Alex Galchenyuk à l’aile.
Top 3 des sélections de première ronde de HSD
1. Brock Boeser (Waterloo, USHL)
Oui, un autre Américain certains diront. Par contre, je vous rappelle que vous semblez bien apprécier Max Pacioretty et que vous aimeriez avoir Ryan McDonagh dans votre formation. Dans le cas de Boeser, il comble plusieurs besoins du CH. En premier lieu, c’est un ailier droit qui lance de la droite et qui a le potentiel de jouer sur les deux premiers trios. Deuxièmement, c’est un marqueur naturel comme le témoignent ses 35 buts en 57 rencontres dans la USHL. Pour terminer, il possède déjà un bon gabarit avec ses six pieds et un pouce et ses 191 livres et son éthique de travail est irréprochable. Bref, il cadre très bien dans la philosophie du CH
2. Daniel Sprong (Charlottetown, LHJMQ)
Tout comme Boeser, Sprong est un ailier droit qui lance de la droite. Le style de Sprong ressemble beaucoup à celui d’Alexander Ovechkin. Attention, je ne compare que le style, pas le talent. Tout comme le #8 des Caps, Sprong adore lancer au filet et il possède un très bon lancer. Il est explosif sur ses patins et il est capable de bien alimenter ses coéquipiers. Toutefois, il est vulnérable en zone défensive il tente parfois d’en faire trop avec la rondelle, mais il serait une bonne addition pour le CH qui tente de relancer son offensive.
3. Anthony Beauvillier (Shawinigan, LHJMQ)
Si Boeser et Sprong ne sont plus disponibles au 26e rang, je ne détesterais pas voir le CH prendre la chance de repêcher l’attaquant des Cataractes de Shawinigan, même s’il n’est pas classé en première ronde. Beauvillier a définitivement le talent d’un joueur de première ronde, mais c’est le gabarit le problème. Par contre, le fameux trio de Kucherov-Palat-Johnson à Tampa Bay nous a montré que le gabarit peut être compensé par le talent. Beauvillier peut jouer au centre et à l’aile, ce qui donnerait plus de marge de manoeuvre à Michel Therrien. Il a la mentalité d’un marqueur naturel. Il aime diriger des rondelles vers le filet, ce n’est pas pour rien qu’il en a marqué 42 la saison dernière.
Top 5 des meilleurs espoirs selon HSD
1. Nikita Scherbak
2. Charles Hudon
3. Sven Andrighetto
4. Michael McCarron
5. Jarred Tinordi
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Crédit photo : Bill Streicher/USA Today Sports